Le Courrier de Mantes / 15 Mar 2017

Une pièce jouée quelques jours après la journée de la femme.

Surprenant et passionnant choix que ce Transport de Femmes, la dernière création des Mascarilles, une troupe qu’on ne présente plus puisque cela fait quasiment 40 ans qu’elle fait vivre le théâtre dans la région : notoriété qui lui permet justement de prendre des risques. C’en était un !

Dimanche, le public a embarqué pour l’Angleterre du XIXe siècle.

Comme les prisons y sont surpeuplées, le gouvernement décide de transférer le trop-plein de détenus, hommes et femmes, en Australie, la nouvelle colonie qu’il faut peupler. Voilà donc 103 prisonnières entassées dans les cales du Sydney Cove.

C’est leur odyssée, les ferrés aux pieds, sur les longs mois que dure la traversée et particulièrement la galère de six de ces femmes que raconte la pièce de Steve Gooch. Toutes les plus sales conditions sont réunies – à trois sur la même paillasse, harcelées par les hommes d’équipage pour que ces détenues ordinaires – voleuses, prostituées – aux caractères bien trempés « se détestent de tout leur coeur » ; ce qu’elles commencent à faire avec une sacrée violence. Mais au fil des mois, de leur intimité forcée, quelque chose comme la solidarité et l’amitié prend forme et c’est non sans crainte de leur séparation qu’elles vont aborder, à Sydney, la fin du voyage.

Les comédiennes sont excellentes !

Les trois hommes de la distribution le sont tout autant (il était malvenu en la circonstance que le masculin l’emporte !) Comme c’est la tradition à l’issue de leurs spectacles, les Mascarilles ont partagé le verre de l’amitié avec le public, toujours fidèle malgré le beau temps printanier de ce dimanche : l’occasion pour eux de savourer l’enthousiasme qu’ils ont suscité.

Le Courrier de Mantes -Mars 2017